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L’impact de la relation d’Assad avec la Russie: La décision de Poutine de intervenir militairement en 2015

La relation entre la Syrie et la Russie remonte à plusieurs décennies, ancrée dans des liens historiques, politiques et militaires. Depuis l’époque de l’Union soviétique, la Syrie a été un allié stratégique pour Moscou au Moyen-Orient. Les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1944, et la Syrie est rapidement devenue un partenaire clé pour l’URSS, notamment en raison de son opposition à l’influence occidentale dans la région.

Les Soviétiques ont fourni à Damas une aide militaire substantielle, des équipements sophistiqués et une formation pour les forces armées syriennes. Cette alliance a été renforcée par des intérêts communs, notamment le soutien à des mouvements anti-israéliens et anti-américains. Avec l’effondrement de l’Union soviétique, les relations entre la Syrie et la Russie ont connu des hauts et des bas.

Cependant, sous la présidence de Bachar al-Assad, qui a succédé à son père Hafez al-Assad en 2000, Damas a cherché à revitaliser ses liens avec Moscou. La guerre en Irak en 2003 et les tensions croissantes entre les États-Unis et la Syrie ont conduit Assad à se rapprocher de la Russie, qui a vu une opportunité de renforcer son influence dans la région. Ce rapprochement a été marqué par des visites diplomatiques fréquentes et des accords de coopération militaire, préparant ainsi le terrain pour l’intervention militaire russe en 2015.

Résumé

  • Assad et la Russie ont une relation de longue date, remontant à l’époque de l’Union soviétique.
  • Poutine intervient en Syrie pour protéger les intérêts russes dans la région et renforcer sa position sur la scène internationale.
  • L’intervention militaire russe en Syrie a renforcé le régime d’Assad, mais a également entraîné des pertes civiles et des destructions massives.
  • L’intervention russe a eu un impact majeur sur la situation politique en Syrie, renforçant la position d’Assad et affaiblissant l’opposition.
  • La communauté internationale a réagi de manière mitigée à l’intervention russe, certains soutenant l’action de la Russie tandis que d’autres la condamnant.
  • Depuis 2015, la relation entre Assad et la Russie s’est renforcée, avec la Russie jouant un rôle clé dans la consolidation du pouvoir d’Assad.
  • L’intervention russe en Syrie a également des implications économiques, notamment en termes de contrats d’armement et d’accords commerciaux.
  • L’avenir de la relation entre Assad et la Russie reste incertain, mais il est probable que la Russie continuera à soutenir le régime d’Assad dans un avenir prévisible.

Les motivations de Poutine pour intervenir en Syrie

L’intervention militaire russe en Syrie en septembre 2015 a été motivée par une combinaison d’intérêts stratégiques, politiques et économiques. Tout d’abord, Vladimir Poutine a cherché à restaurer le statut de la Russie en tant que puissance mondiale influente. En intervenant en Syrie, il a démontré la capacité de la Russie à projeter sa force militaire à l’étranger, contrecarrant ainsi l’influence des États-Unis et de leurs alliés dans la région.

Cette action a également permis à Poutine de renforcer son image intérieure en tant que leader fort capable de défendre les intérêts russes sur la scène internationale. En outre, la lutte contre le terrorisme a été un argument central avancé par le Kremlin pour justifier son intervention. Poutine a affirmé que le groupe État islamique (EI) et d’autres organisations terroristes représentaient une menace non seulement pour la Syrie, mais aussi pour la sécurité nationale de la Russie.

En soutenant le régime d’Assad, Moscou espérait non seulement éliminer ces menaces, mais aussi empêcher le retour de combattants russes qui avaient rejoint les rangs des groupes jihadistes. Cette dimension sécuritaire a été cruciale pour mobiliser le soutien populaire en Russie pour l’intervention militaire.

Les conséquences de l’intervention militaire russe en Syrie

L’intervention militaire russe a eu des conséquences profondes sur le terrain en Syrie. Tout d’abord, elle a permis au régime d’Assad de regagner du terrain face aux rebelles et aux groupes jihadistes. Grâce à un soutien aérien massif et à des opérations militaires coordonnées avec les forces terrestres syriennes, les troupes gouvernementales ont réussi à reprendre des villes stratégiques comme Alep et Palmyre.

Cette dynamique a considérablement modifié l’équilibre des forces sur le terrain, consolidant ainsi le pouvoir d’Assad. Cependant, cette intervention a également entraîné une intensification des violences et des souffrances humaines. Les bombardements russes ont souvent ciblé non seulement les positions de l’EI, mais aussi des zones civiles, provoquant un nombre élevé de victimes parmi les civils.

Des rapports d’organisations internationales ont documenté des violations des droits de l’homme et des crimes de guerre commis par les forces russes. De plus, l’intervention a exacerbé les tensions sectaires et ethniques en Syrie, rendant encore plus complexe un conflit déjà chaotique.

L’impact sur la situation politique en Syrie

L’intervention russe a eu un impact significatif sur la dynamique politique en Syrie. En renforçant le régime d’Assad, Moscou a contribué à marginaliser les groupes d’opposition modérés qui avaient initialement espéré renverser le président syrien. La présence militaire russe a également permis à Assad de se positionner comme un acteur incontournable dans toute négociation politique future concernant l’avenir du pays.

Cela a conduit à une situation où les discussions sur une transition politique ont été largement dominées par les intérêts du régime et de ses alliés. Parallèlement, l’intervention russe a également modifié le paysage diplomatique autour du conflit syrien. La Russie est devenue un acteur clé dans les négociations internationales, notamment lors des pourparlers d’Astana et de Genève.

En s’imposant comme un médiateur incontournable, Moscou a pu promouvoir une solution politique qui favorise ses propres intérêts tout en maintenant Assad au pouvoir. Cette dynamique a également conduit à une fragmentation accrue de l’opposition syrienne, rendant plus difficile toute forme d’unité ou de consensus parmi les différents groupes.

Les réactions de la communauté internationale à l’intervention russe

L’intervention militaire russe en Syrie a suscité des réactions variées au sein de la communauté internationale. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont condamné l’action de Moscou, arguant qu’elle exacerbait le conflit et compromettait les efforts visant à trouver une solution politique durable. Washington a également intensifié ses critiques concernant les violations des droits de l’homme commises par les forces russes et syriennes, appelant à une enquête internationale sur ces allégations.

D’un autre côté, certains pays du Moyen-Orient ont vu d’un bon œil l’intervention russe comme un contrepoids à l’influence américaine dans la région. Des pays comme l’Iran et le Hezbollah ont renforcé leur coopération avec Moscou, partageant des objectifs communs dans leur soutien au régime d’Assad. Cette dynamique a contribué à créer un nouvel axe géopolitique qui remet en question les alliances traditionnelles au Moyen-Orient.

L’évolution de la relation entre Assad et la Russie depuis 2015

Depuis 2015, la relation entre Assad et la Russie s’est considérablement renforcée. Alors que le régime syrien était au bord de l’effondrement avant l’intervention russe, il est désormais perçu comme un partenaire stratégique pour Moscou dans la région. Assad a su capitaliser sur le soutien militaire russe pour consolider son pouvoir et rétablir une certaine stabilité dans les zones sous contrôle gouvernemental.

En retour, Assad a offert à la Russie un accès stratégique aux installations militaires et navales en Syrie, notamment à Tartous et Lattaquié. Cette relation s’est également traduite par une coopération économique accrue entre les deux pays. La Russie a investi dans divers secteurs en Syrie, notamment l’énergie et les infrastructures, cherchant à tirer parti des ressources naturelles du pays tout en soutenant sa reconstruction post-conflit.

Cependant, cette dépendance croissante d’Assad vis-à-vis de Moscou soulève des questions sur sa souveraineté nationale et sur la manière dont il pourrait naviguer dans un paysage international complexe où les intérêts russes dominent.

Les implications économiques de l’intervention russe en Syrie

L’intervention militaire russe a également eu des implications économiques significatives pour la Syrie. Alors que le pays est ravagé par des années de guerre civile, la Russie s’est positionnée comme un acteur clé dans le processus de reconstruction économique. En signant divers accords d’exploitation des ressources naturelles, notamment dans le secteur pétrolier et gazier, Moscou cherche à sécuriser ses intérêts économiques tout en aidant Damas à relancer son économie dévastée.

Cependant, cette dynamique soulève des préoccupations quant à la nature néocoloniale de ces relations économiques. Les entreprises russes sont souvent perçues comme prenant le contrôle des ressources syriennes au détriment du peuple syrien. De plus, alors que Damas tente de reconstruire son infrastructure détruite, il est confronté à un manque crucial de financements internationaux en raison des sanctions imposées par l’Occident.

Cela crée une dépendance accrue vis-à-vis de Moscou pour obtenir non seulement un soutien militaire mais aussi économique.

Les perspectives d’avenir pour la relation entre Assad et la Russie

Les perspectives d’avenir pour la relation entre Assad et la Russie sont complexes et incertaines. D’une part, il est probable que Moscou continuera à soutenir le régime d’Assad tant que cela sert ses intérêts stratégiques dans la région. La présence militaire russe en Syrie est devenue un élément central de sa politique étrangère au Moyen-Orient, permettant à Poutine d’exercer une influence considérable sur les affaires régionales.

D’autre part, des défis subsistent pour cette alliance. La situation économique en Syrie reste précaire, et les attentes croissantes du peuple syrien pour une amélioration des conditions de vie pourraient mettre une pression supplémentaire sur le régime d’Assad. De plus, les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Occident pourraient avoir des répercussions sur cette relation si Moscou devait faire face à une pression internationale accrue ou à des sanctions supplémentaires.

En somme, bien que la relation entre Assad et la Russie soit actuellement solide, elle est soumise à des dynamiques internes et externes qui pourraient influencer son évolution future. La capacité d’Assad à naviguer dans ce paysage complexe sera cruciale pour déterminer non seulement son avenir politique mais aussi celui de la Syrie elle-même dans les années à venir.

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